Free met la pédale douce sur la fibre optique
Il y a encore quelques années, les opérateurs internet semblaient très pressés de déployer la fibre optique pour remplacer la paire de cuivre vieillissante. Parmi eux, Free semblait frénétique et invitait tous ses clients à leur communiquer les coordonnées de leur syndic, le but étant de signer avec eux un maximum de conventions afin de fibrer verticalement le maximum d'immeubles et donc d'être le premier à arriver.
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et ces opérateurs ont été obligés de passer des accords afin que le premier à avoir fibré un immeuble soit obligé de partager son ouvrage avec la concurrence. C'était pour tout le monde la meilleure solution sachant qu'il aurait été improductif que chaque opérateur fibre des tas d'appartements pour des équipements qui n'auraient dans l'essentiel jamais servi.
Seulement, cela a changé la donne. S'il est déjà coûteux de fibrer horizontalement toutes les rues, il l'est aussi de faire monter ces fibres dans les immeubles et installer les prises dans les appartements. Or, si le premier arrivé pourra louer ses fibres à ses concurrents, il devra quand même avancer les investissements et mettra du temps à les amortir sur de nombreuses années. On est donc passé d'une précipitation qui avait des avantages à une situation où il vaut mieux laisser les autres faire.
Il n'est donc pas surprenant dans ce contexte que Free ait annoncé à de nombreux syndics renoncer au contrat qui le liait à eux et à les inviter à contacter un autre opérateur pour fibrer leur immeuble. Il faut également se souvenir que la société va devoir faire face à des investissements colossaux pour installer son réseau mobile qui est devenu prioritaire étant donné le peu de concurrence sur le marché de la fibre optique.
C'est dommage, parmi les rares personnes à avoir déjà accès à la fibre de Free, certains ont des débits impressionnants de 500 Mbits/s.
Nous présumons que la société doit aussi se demander s'il ne sera pas plus rentable à court terme d'attendre l'autorisation d'exploitation du VDSL2, de quoi augmenter significativement les débits d'une partie de ses clients sans avoir à remplacer la paire de fils de cuivre.